lundi 29 septembre 2014

Lien vers les informations et inscriptions aux repas au stage de junomichi accueilli par le NJ Satori les 3, 4 et 5 septembre


Premier stage CIJAM de l’année 2014-2015

Le stage a pour ainsi dire commencé le vendredi soir avec l’arrivée de Christian Demarre et une demi- douzaine de judokas venus plus tôt pour ne pas avoir à faire la route le samedi matin. Le cours du vendredi (18h-20h) de l’école de junomichi de Nantes a été dirigé par Christian. Le fil rouge de ce cours a été le gonosen no kata.

Une des particularités de l’enseignement de Christian est, je parle ici en mon nom, un sens aiguë du « transfert » de poids du corps « toujours » vers l’avant. Le partenaire aura beau être adversaire ou non (consentant ou non… acceptant ou non), sera « mis en orbite » (selon ses mots) autour de la roue représentée par le corps. Sa saisie n’est jamais un appui mais est toujours « contraignante » (manipulation) pour l’autre qui est immédiatement orienté dans un vide attirant.

Si je devais résumer Christian à seulement deux qualités du tatami seraient la précision et l’universalité. Cette dernière qualité qui pourrait paraître un peu pompeuse dans sa forme brute ici est la meilleure expression que j’ai trouvée pour le moment sans en être réellement satisfait. Mais je vais tenter de préciser ma penser dans l’explication de ce compte rendu.

Christian ne pose jamais à priori un objectif ou un thème de séance. Il laisse la liberté aux stagiaires de faire eux-mêmes les liens entre les savoir-faire qu’il met à la disposition de chacun des élèves. Les liens que je fais ici sont donc mon interprétation et ne sont pas de éléments qui ont été «dites » par l’expérimenté Christian

Le début de chaque demi-journée a débuté par une proposition de savoir-faire au sol… La première projection au sol est un renversement où l’autre nous tient en hon gesa gatame. L’orientation du renversement se fait du côté de l’épaule gauche. Pour ce faire, il s’agit de se centrer en se rapprochant de l’autre par une rétroversion du bassin la main vient se hisser le plus loin possible le long du dos de l’autre. Le bras reste collé au dos. Toute la difficulté réside dans la capacité à garder la même forme tout le long du renversement. Celui s’effectuant à l’aide des appuis de pieds qui transmettent toute la force de rotation des deux corps. Cette forme qui n’est pas conventionnelle au sens où elle n’est ni pas dans le katame no kata elle reflète la liberté du maitre à l’égard des conventions.

Néanmoins, lorsqu’il s’agit de nous aider à nous approprier le kime no kata ou le koshikino kata, chaque geste, chaque intention a son sens. Christian est présent au bon moment pour nous rappeler les raisons de chaque engagement moteur de chaque mouvement. Christian de plaisanter que son professeur Igor Corréa l’avait fait répéter lui et ses camarades 3 années sur le premier mouvement du kata des formes anciennes. La vitesse lente et l’idée de menace comparable à celle que l’on peut trouver dans le junokata nous permet de comprendre que la sincérité et l’engagement de pas synonyme de précipitation. Au contraire, nous accédons à la profondeur de l’interaction entre les acteurs du koshikinokata. Le poids et la centration sont omniprésents dans ce kata qui invite à prendre et accepter encore plus loin l’action de l’autre. Lorsque l’autre s’approche avec son pied droit vers notre avant et qu’il va saisir notre ceinture à l’avant et à l’arrière, c’est bien pour nous entrainer vers l’avant de sa hanche droite… Mais à nous de bien prendre l’action de cette hanche droite avec notre main gauche tout en menaçant l’autre vers son arrière… Le deuxième mouvement est le prolongement de cette première idée mais en rendant encore plus de suite dans les idées à l’autre...

Cette relation de mise en tension entre nous et l’autre est riche d’enseignement car elle permet de nous rappeler que dans chacun de nos duels, nous n’inventons rien mais nous réapproprions en permanence les grandes familles de mouvements et enchainements prescrit plusieurs décennies avant nous. L’histoire et les formes d’enchainement montrent leur pertinence à chaque fois en rappelant leur logique essentielle en traversant les siècles.

En plus de voyager dans le temps, nous voyageons à chaque fois dans l’espace  en nous approprions une attitude asiatique. Au lieu de nous serrer la main comme pour rassurer notre interlocuteur de notre intimité réciproque, le salut japonais montre le respect de l’autre tout en maintenant la distance. Par contre, lorsque nous nous tenons, c’est une acceptation totale de l’autre. L’autre n’est plus extérieur de moi mais à l’intérieur d’un couple au sein duquel il s’agit de jouer à « satelliser » l’autre avant lui.
Cette complicité qui se créé lors du jeu sur le tatami a été prolongée par 3 repas pris avec tous ceux qui ont pris le temps de rester le soir et le repas du midi pris dans un restaurant qui s’appelle les Pirates. A part le petit couac du midi qui n’a pas permis au gérant du restaurant de nous offrir le menu négocié parce qu’il n’avait pas compris le détail de la commande. Asami et Quy ont brillamment organisé les deux repas du soir à bases de spécialités à la fois vietnamiennes et japonaises qui ont été pris chez Emmanuel.

25 personnes ont été présentes le samedi 22 le dimanche pour partager ces bons moments de rencontre par le judogi. Je ne déplorerai juste qu’il n’y a pas eu assez de personnes non initiées au junomichi. Je félicite néanmoins les moins gradés qui ont su être réguliers malgré les maladies qui guettaient certains !... A très vite pour le prochain stage.

Ps : Nous attendons tous de pouvoir admirer en photo la silhouette de « tonton Marc » « jeune » dont il a pu faire les éloges lors d’un des repas. Le blog acceptera de se faire le relais du bel homme !

Nantes, le 10 Octobre 2014
Emmanuel Gourmelin
Professeur de junomichi

Diplômé d’Etat

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